La maman de Pauline me consulte car sa fille se plaint de maux de ventre depuis environ 1 mois. Elle l’a amenée faire des examens médicaux, mais cela n’a absolument rien donné. Elle va continuer ses investigations médicales, mais se demande s’il n’y aurait pas une cause émotionnelle. Elle me donne beaucoup d’informations, et me confie qu’elle a fait deux fausses couches l’année dernière, dont elle n’a pas parlé à sa fille. Elle rajoute qu’elle est actuellement enceinte d’un petit garçon et qu’elle lui a annoncé il y a environ 2 mois.
Je donne donc la parole à Pauline à travers la Sagesse et elle me dit d’emblée qu’elle a ressenti une pression d’être un garçon de la part de la famille. Sa maman me confirme que de son côté, il y a beaucoup de filles et que sa famille espérait un garçon même si ce n’était pas forcément le cas pour elle-même.
Pauline rajoute qu’elle a peur que sa maman perde de nouveau le bébé, étant donné qu’elle a déjà fait deux fausses couches avant lui. Je sonde la maman qui m’avoue, les larmes aux yeux, avoir également très peur. Elle rajoute qu’elle n’ose pas s’attacher tant qu’il n’est pas dans ses bras, mais qu’elle ne pensait pas que cela pourrait affecter sa fille puisqu’elle n’était pas au courant. Je lui dis que selon moi, elle n’en est probablement pas consciente elle-même, mais qu’elle l’a ressenti. Pauline termine en nous disant qu’elle ne croit pas être suffisante puisqu’elle est une fille. Elle a peur qu’on finisse par ne plus l’aimer si son frère ne vient pas au monde et qu’il ne la « complète » pas.
Nous comprenons alors qu’en se plaignant de son ventre, Pauline essaie de communiquer le fait qu’elle a peur que sa maman perde son bébé pour les raisons qu’elle a évoquées. Sa maman lui fait un gros câlin, et lui dit qu’elle l’aimera toujours quoi qu’il arrive, qu’elle est suffisante, qu’il y ait un petit frère ou pas. Je rajoute que le fait de faire un deuxième enfant est un choix pour son papa et sa maman, et non une nécessité. Nous accueillons ses émotions, la maman semble émue et elle me dit qu’elle comprend mieux les réactions de sa fille