Initialement, les parents de Paul me contactent en me disant que leur bébé a une angoisse de séparation et un problème de sommeil. Ils me racontent qu’ils ont dû faire du surdodo jusqu’à ses 4 mois, puis du cododo. Il a dormi sur eux jusqu’à ses 7 mois en porte-bébé pour les siestes complètes. Les endormissements sont très compliqués, il faut toujours du mouvement : c’est soit en porte-bébé, soit en sautant sur un ballon de grossesse. Pendant la nuit, il se réveille plusieurs fois et a parfois besoin qu’on le berce… Un autre élément qui m’interpelle est que Paul bouge même lorsqu’il mange. Ses parents sont épuisés. Je donne alors la parole à Paul à travers la Sagesse.
Je propose comme thème le sommeil, mais contre toute attente, il me dirige ailleurs : vers son besoin de mouvement. Ses parents me confirment que Paul est un enfant débordant d’énergie et qu’il ne se pose jamais (je leur dis qu’il y a surement un lien avec le sommeil au fond). Il me dit d’emblée qu’une partie de lui se sent révoltée par deux évènements :
– lorsqu’un ostéo a dit à ses parents qu’il avait la tête plate car il était resté dans une même position in utero
– quand on a déclenché sa naissance parce qu’il ne bougeait pas.
En effet, sa maman me confirme que Paul bougeait peu dans son ventre, et qu’à la fin de sa grossesse, elle ne le sentait plus du tout bouger. Elle est alors allée à la maternité et on lui a fait une écho. Ils lui ont annoncé que le bébé allait être trop gros (+ de 4kg) et ils ont décidé de déclencher sa naissance. Paul semblait ne pas vouloir descendre, mais la maman me confie qu’elle a un très bon souvenir de cet accouchement. Finalement, Paul faisait moins de 3kg, et il nous dit : « Je n’étais pas prêt à naître, j’aurais voulu rester dans le ventre de maman plus longtemps. » Il rajoute qu’il trouve que c’est très injuste qu’on l’ait fait sortir parce qu’il ne bougeait pas alors qu’il n’en avait simplement pas envie. Je lui demande ce qu’il a déduit de tout cela : « Je crois que si je ne bouge pas, on va m’imposer des choses contre ma volonté, et j’ai surtout peur qu’on me sépare de maman et papa. »
Nous comprenons alors pourquoi il a toujours besoin de mouvement. De plus, lorsqu’il dort et qu’il n’a donc pas la possibilité de bouger, il s’accroche à ses parents, pour être sûr qu’on ne l’en sépare pas. Ses parents et moi accueillons les émotions de ce petit bout qui a tellement peur (derrière cette peur de séparation se cache une peur de mourir)… et nous accueillons toute cette injustice qu’il a vécu. Nous le rassurons en lui disant que cela est arrivé oui, mais qu’il n’y a pas de raison que cela arrive de nouveau. Je rajoute que les intentions des médecins lorsqu’ils ont fait ce déclenchement étaient bonnes car ils croyaient sincèrement que c’était pour le mieux (et qu’en plus, la vraie raison n’était pas le fait qu’il ne bougeait pas). De plus, il ne s’est pas réellement agi d’une séparation, même si nous pouvons comprendre qu’il l’ait vécu ainsi. Il s’agissait plutôt de retrouvailles, puisqu’on l’a fait sortir du ventre de sa maman, et qu’il a alors pu aller dans ses bras, ainsi que dans ceux de son papa. Les parents semblent vraiment soulagé de mieux comprendre Paul, qui a dormi pendant toute la séance sur sa maman d’un profond sommeil…