La maman de Lilian me consulte car son fils se fait frapper à l’école depuis toujours. La première fois est arrivée en maternelle et les proportions ont été telles qu’il a fini par changer d’école, mais encore aujourd’hui le problème persiste. Elle rajoute que lorsque cela arrive, Lilian ne se défend jamais.
Elle me confie également que Lilian avait un jumeau dans son ventre, et qu’elle l’a su à l’accouchement car il y avait deux poches. Elle se rappelle avoir eu des pertes de sang hémorragiques à son 3ème mois de grossesse et pense avoir perdu ce bébé à ce moment-là. La maman est très « connectée » et a déjà pas mal travaillé sur tout cela avec son fils, mais elle me demande de l’aide car elle sent que quelque chose lui échappe. Elle fait l’hypothèse que son fils cherche à se punir de la perte de son jumeau en attirant et en acceptant les coups. Je garde cette hypothèse qui me parait très plausible en tête, et nous commençons la traduction. Lilian ayant la capacité de parler à son âge, je ferai donc bien la distinction ici entre les informations que me confie la Sagesse et ce qu’il dit lui, avec ses propres mots.
La Sagesse nous informe que Lilian se sent exaspéré par le départ de son jumeau. Je demande s’il est important de savoir s’il s’agit d’un garçon ou d’une fille, et on me dit qu’il s’agissait d’une jumelle, ce que me confirme sa maman : « Oui, Lilian m’a toujours dit que c’était une fille ». Elle rajoute que Lilian est très connecté et verbalise beaucoup de choses en relation avec l’invisible. Je traduis qu’il en veut à sa jumelle d’être partie, alors qu’elle aurait pu combler l’envie de ses parents d’avoir une fille (Lilian est le 3ème garçon de son père). Lilian s’exclame d’un coup : « Mais non, c’est l’inverse ! » Je le prie de me dire pourquoi et il poursuit, alors que l’émotion semble monter en lui : « En fait… elle me protégeait. Elle m’a donné tous les nutriments, et c’est pour ça qu’elle n’a pas pu survivre. »
J’accueille ce qu’il vient de nous apprendre tout en étant impressionnée qu’un garçon de cet âge soit capable d’exprimer cela verbalement, et je lui demande :  » Et toi, tu crois que tu avais besoin d’être protégé ? »
Son visage semble se figer : « Non… »
Je rajoute : « Tu aurais préféré qu’elle ne te protège pas, puisque tu n’en avais pas besoin, et qu’elle reste avec toi ? »
Des petites larmes pointent aux bords de ses yeux, il les essuie en disant qu’il a une poussière dans l’oeil, puis semble s’en énerver. Sa maman, qui a également les yeux mouillés, le rassure en lui disant qu’il peut pleurer, que nous sommes là pour lui. Il finit par acquiescer, plein d’émotions.
Je cherche à faire le lien avec le fait qu’il attire les coups à lui, réalisant que notre hypothèse de départ ne tient plus. Je demande s’il ressent toujours la présence de sa jumelle, ce à quoi Lilian répond verbalement que oui, mais la Sagesse me dit que non. Nous comprenons alors qu’il y a une nuance : il ne ressent sa présence que lorsqu’il a besoin de protection, et c’est pour cela qu’il se met en danger. Au fond, il a peur que sa jumelle le quitte s’il n’a plus besoin de sa protection. Sa maman s’exclame que parfois il se gifle lui-même… et Lilian nous dit que oui, il se gifle pour qu’elle vienne.
Je lui demande s’il pense que cela est vraiment la solution ? Je lui demande s’il serait possible d’apprendre à ressentir sa présence lorsqu’il le souhaite, plutôt que de devoir se mettre en danger ? Il part dans un coin en marmonnant qu’il a déjà essayé mais que c’est impossible. Je traduis qu’il se sent découragé. Je discute avec la maman, qui propose d’allumer une bougie tous les jours (Lilian adore les bougies) et de communiquer avec elle, afin de tisser ce lien et de permettre à Lilian de ressentir sa présence.
Sa maman m’enverra un message vocal plus tard en me disant qu’elle est absolument ravie de la séance et qu’arrivés à la maison, Lilian a sauté sur une bougie rose qu’ils avaient acheté alors que cela ne va pas du tout avec la déco, et qu’il s’est mis sur le canapé, tout heureux avec sa bougie, en disant « Je ressens ma soeur… » Elle me dit qu’elle est très émue et heureuse d’avoir enfin compris et accueilli ce que son fils vit ❤️